KARIM KHAN ZAND

KARIM KHAN ZAND

KARIM KH N ZAND (1705-1779)

Fondateur de la dynastie zand (1750-1794) et souverain de fait de la majeure partie de la Perse de 1750 à 1779, Mohammad Karim Kh n exerça un pouvoir éclairé, et son action laissa une profonde empreinte dans l’aspect de Ch 稜r z, sa capitale. Après le règne tourmenté de N der Sh h (1736-1747), la Perse connut une période de calme et de modération. La vie économique reprit, et les relations commerciales avec la Grande-Bretagne et l’Inde via Bushire, port du golfe Persique, furent encouragées.

Les Zand étaient à l’origine une branche des Lak; établis dans le Zagros, au sud d’Hamadan, ils avaient été déportés au Khor ss n par N der Sh h; à sa mort, Karim Kh n les ramena dans leurs territoires. Profitant du vide laissé par la désintégration de l’empire de N der Sh h, les tribus du Zagros prirent le contrôle de l’Iran central. Karim Kh n s’allia avec le chef bakhty ri ‘Ali Mard n Kh n, avec lequel il s’empara d’Ispahan. Ils choisirent et mirent ensemble sur le trône un «prétendant» séfévide, Esm ’il III, qui fut emmené comme une sorte de mascotte dans les armées de ces chefs rivaux. Après l’élimination de ‘Ali Mard n, Karim Kh n devint le souverain de l’Iran méridional. Une lutte sévère opposa alors divers prétendants. Après avoir longtemps menacé l’Iran septentrional, Mohammad Hasan Kh n Q dj r fut assassiné (1759). z d Kh n — le général afghan de N der Sh h qui tenait l’Azerbaïdjan — dut se soumettre à Karim Kh n, de même que l’afsh r Fath ‘Ali (1763).

En s’établissant à Ch 稜r z en 1765, Karim Kh n devint souverain de fait de l’Iran occidental et laissa le Khor ss n aux Afsh rides. Officiellement il ne prit jamais le titre de sh h, mais conserva celui de vakil (i.e. régent ou mandataire). Toutefois, après qu’il eut fait emprisonner Esm ’il III (un incapable notoire), il préféra au titre de régent celui de «mandataire du peuple». Bien qu’il eut à réprimer des révoltes locales (notamment dans le Kh zist n, dans le F rs, au Kerm n, à Astar b d et au M zandar n), il assura à la Perse une sécurité relative qui fut mise à profit pour développer le commerce, l’artisanat, l’agriculture et la vie culturelle. Conscient de l’importance stratégique du golfe Persique, Karim envoya son frère S deq conquérir Basra (alors sous contrôle ottoman) en 1776. Celui-ci continua à administrer ce port jusqu’à la mort de Karim, puis le laissa de nouveau aux Ottomans pour venir prendre part aux luttes de succession.

Karim Kh n jouit d’un très grand prestige en Iran où sa mémoire est célébrée dans de nombreux récits populaires. Après la prise de Ch 稜r z par q Mohammad Kh n (1792), ses restes furent transférés à Téhéran et ce souverain les fit placer sous le seuil de son palais; puis ils furent transportés à Nadjaf (Irak), près du tombeau de l’im m ‘Ali.

Encyclopédie Universelle. 2012.